Crématorium

Selon les chiffres de la Fédération française de crémation, le nombre total de crémations en France est passé à près de 270 000 en 2020, contre 240 000 en 2019. Sept nouveaux crématoriums ont vu le jour en 2020, contre 5 en 2019. Avec la demande en forte augmentation, notamment en milieu urbain, la France métropolitaine compte désormais 200 crématoriums contre seulement 100 en 2001, pour se rapprocher des familles. Comment fonctionne le crématorium et quels sont les règlements qui entourent une crémation ?

Crématoriums en France : un peu d’histoire

Le crématorium du Père-Lachaise est le plus vieux encore en activité en France. Il a été construit en 1889 — deux ans après l’autorisation des modes de sépulture autres que l’inhumation —, dans l’enceinte du cimetière éponyme. Cet édifice parisien construit au XIXe siècle est l’œuvre de l’architecte Jean Camille Formigé. C’est un lieu empreint d’histoire avec notamment la salle de la Coupole, un endroit solennel qui affiche une remarquable architecture néo byzantine. Assez rapidement derrière le crématorium du Père-Lachaise, ceux de Strasbourg, de Rouen, de Marseille et de Lyon ont ouvert leurs portes entre 1899 et 1922. Ils ont longtemps détenu le monopole de la crémation, il aura fallu attendre 50 ans pour voir de nouveaux crématoriums se créer en France métropolitaine.




Comment s’organise un crématorium ?

La crémation n’étant plus considérée comme un simple acte technique, les crématoriums sont aujourd’hui équipés d’une salle de cérémonie pour rendre un dernier hommage au défunt. Les cérémonies de toutes confessions, laïques ou religieuses, apportent du réconfort aux familles et peuvent faciliter le travail de deuil.

Concrètement, le crématorium comporte une partie technique et une autre partie ouverte à la famille et aux proches du défunt. Le salon de réception permet par exemple d’attendre la fin de la crémation et la remise de l’urne funéraire. Une chambre de présentation permet d’assister au début de la crémation, quand le cercueil avance vers le four. Les bureaux d’accueil reçoivent les familles pour des informations et conseils.

Les parties réservées au personnel sont interdites d’accès par décence vis-à-vis de la famille du défunt et par sécurité. La partie technique comprend par exemple les chambres de crémation, la salle de réception des cercueils et les pièces où sont disposées les urnes en attendant d’être remises aux familles.




La législation autour des crématoriums

Tous les crématoriums en France subissent une visite de conformité par un organisme de contrôle tiers accrédité par le Comité français d’accréditation ou COFRAC. Cette visite porte sur le respect de la conformité des installations, des mesures d’hygiène et de sécurité en vigueur stipulées dans les articles R. 2223-100 à Article R. 2223-109 du Code général des collectivités territoriales.

Le ou les fours de crémation doivent par exemple faire l’objet d’un contrôle par un bureau agréé par le ministère de la Santé tous les deux ans. Tous les crématoriums doivent être équipés d’au moins un moyen de secours contre les incendies. Chaque conduite de la cheminée doit être pourvue d’un orifice pour prélever des échantillons de gaz rejetés dans l’atmosphère afin de mesurer la quantité maximale d’agents polluants.

Le local qui accueille le ou les fours de crémation ainsi que la salle d’introduction du cercueil doit être séparé des salles adjacentes par des parois coupe-feu. Le vitrage éventuel de la salle de présentation visuelle d’introduction du cercueil dans le four crématoire doit aussi comporter un degré coupe-feu d’une heure au moins.

La crémation doit se dérouler au plus tard dans les 6 jours suivants le décès. Le cercueil doit avoir une épaisseur minimum de 18 mm et doit être fabriqué dans un matériau combustible en bois léger ou en fibres de cellulose. Seules les cendres du défunt sont conservées dans l'urne funéraire, et non celles du cercueil.




Quelles sont les autres prestations proposées par les crématoriums ?

Les crématoriums pratiquent l'incinération des défunts, ils placent les cendres dans cendrier funéraire puis dans une urne funéraire. Ils peuvent conserver l'urne funéraire pendant un an si les proches n'ont pas encore décidé de la destination des cendres. Les crématoriums proposent également un registre des condoléances et peuvent fournir le matériel nécessaire pour une réunion d’hommage avec musique ou vidéo.




Le coût de la crémation

Le prix d’une crémation est fixé par le conseil municipal. Le passage en crématorium peut supposer des dépenses supplémentaires en plus du budget global de la crémation. Suivant le lieu, la famille doit s’acquitter d’une taxe de crémation comprise entre 300 et 500 €, selon la taille de la commune et les équipements présents au sein des crématoriums. Son montant est établi par le conseil municipal, à l’issue d’un vote. Cette taxe permet d’assurer les frais d’entretien et de rénovation des crématoriums de la ville. Elle est plus élevée dans les grandes agglomérations comme Paris et Lyon par exemple que dans les communes rurales. La taxe est réglée directement aux services municipaux concernés, mais le mieux est de se renseigner, soit auprès de la mairie, soit auprès de l’agence de pompes funèbres qui prend en charge les funérailles. Souvent, elle anticipe la taxe de crémation, qui doit figurer dans son devis.