Crémation

Les demandes crématistes sont en pleine croissance en France. Le territoire est de plus en plus couvert par les services des crématoriums pour faciliter les démarches et la prise en charge. Comment se déroule la crémation ? Quelles sont les restrictions légales concernant les cendres ? Retrouvez toutes les informations nécessaires pour préparer la crémation.

D’où vient la crémation ?

La crémation prédomine déjà durant l'Antiquité. Cette pratique funéraire est considérée comme un symbole de la richesse du défunt, dans la Rome Antique. À l'avènement du christianisme, la crémation connaît un déclin progressif, jusqu'à son interdiction totale en l'an 789 sur ordre de Charlemagne.

Il faut attendre 1880 pour que la première Société pour la propagation de la crémation soit créée en France. Elle a pour mission de faire reconnaître la crémation comme un choix d’obsèques. Le 29 octobre 1887, une loi est créée, stipulant que toute personne, majeure ou mineure, est libre de déterminer les conditions de ses obsèques.

Malgré cette loi qui autorise la crémation, cette pratique reste encore méconnue du grand public, recensant seulement 1 % des obsèques réalisées en 1980. Au fil des années, la demande augmente progressivement, comptant 30 % des obsèques en 2010. Le manque de place dans les cimetières urbains, les coûts élevés des sépultures et l'éloignement par rapport aux lieux d'inhumation peuvent expliquer l'évolution constante de la demande. Pour répondre à cette croissance, les crématoriums sont nombreux à émerger dans les communes, avec aujourd'hui plus de 200 établissements en France.




Qui peut demander une crémation ?

Toute personne ayant fait part de sa volonté d’être incinérée de son vivant peut choisir la crémation. Les dernières volontés peuvent se faire oralement, ou par écrit dans un contrat de prévoyance obsèques, ou une simple lettre. Si le défunt n’a fait part d’aucun souhait de son vivant, la personne ayant la qualité de pourvoir aux funérailles choisit le mode de sépulture. Le choix de la crémation répond bien souvent à des motifs d'ordre économique, car elle coûte moins cher qu'une inhumation. Le cercueil nécessite un matériau moins onéreux. La crémation soulève également des questions en matière d'écologie. Si l'utilisation d'un four crématoire nécessite une quantité importante de gaz, les filtres à particules de la machine empêchent les éléments polluants produits lors de l'incinération de se répandre dans l'atmosphère.




Les formalités pour une crémation

L'organisation d'une cérémonie de crémation passe par plusieurs démarches administratives. Pour soulager la famille des tâches fastidieuses liées aux obsèques, les entreprises de pompes funèbres proposent leurs services. La crémation doit survenir entre 24 heures et 6 jours après le décès. Il faut obtenir un permis d'incinération accordé par le maire de la commune du lieu de décès ou de mise en bière. Les pièces justificatives à présenter sont :

  • Une demande de crémation par écrit du défunt de son vivant ou de la personne en charge de l'organisation des obsèques ;
  • Un acte de décès ;
  • Le certificat de décès délivré par un médecin.

Concernant le choix du cercueil pour la crémation, la loi exige que celui-ci soit fabriqué dans un matériau combustible, en bois léger ou en fibres de cellulose. Si les proches font appel à une entreprise de pompes funèbres, le prestataire peut prendre en charge certaines démarches comme le transport de la dépouille jusqu'au crématorium et l'accueil de la famille. Les pompes funèbres peuvent aussi accompagner les proches dans le bon déroulement des obsèques et organiser le moment de recueillement et de présentation de condoléances.




Comment se déroule une crémation ?

Les obsèques sont abordées en deux étapes, la cérémonie d’adieu et la crémation. Les crématoriums d’aujourd’hui disposent pour la plupart d’une salle des derniers hommages à la personne disparue. Cette cérémonie d’adieu, religieuse ou civile, peut inclure les éloges funèbres, la diffusion de musiques ou de vidéos, des témoignages, des chants, etc. pour honorer le défunt. La salle de recueillement peut être personnalisée. Après la cérémonie d’hommage, le corps est conduit dans la pièce technique du crématorium. Certains établissements autorisent l’assistance de la mise en flamme par la famille et les proches.




Que faire des cendres après les obsèques ?

La loi autorise toute personne à choisir la destination de ses cendres après ses obsèques, du moment que cette volonté ne porte pas atteinte à l'ordre public. Les cendres peuvent être vouées à :

  • La dispersion en pleine nature ;
  • La dispersion dans le Jardin du souvenir du cimetière communal ;
  • L'inhumation de l'urne dans une case de columbarium ;
  • L'inhumation de l'urne dans une cavurne ;
  • L'inhumation de l'urne dans un caveau ;
  • Le scellement de l'urne dans une sépulture.
  • Depuis 2008, la loi Sueur interdit formellement de conserver une urne à domicile, sauf de façon temporaire, le temps pour la famille de convenir de la destination finale des cendres, si le défunt n’a pas clairement exprimé ses volontés de son vivant. La dispersion des cendres sur la voie publique ou dans son propre jardin et le partage des cendres sont également prohibés.